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Archives Mandragoriennes
14 mars 2008

RMI et allocations familiales décrochent du revenu médian

L’indexation des prestations sociales sur l’inflation permet de maintenir le pouvoir d’achat mais conduit, progressivement, à un décrochage par rapport au revenu médian des ménages. C’est la conclusion à laquelle aboutit Henri Sterdyniak de l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques, dans une étude parue la semaine dernière.
Dans un premier temps, ce chercheur constate que les gouvernements successifs n’ont pas toujours respecté la règle d’une revalorisation suivant exactement l’évolution des prix.
Ainsi les allocations familiales ont-elles « subi une baisse de 1,9% en pouvoir d’achat » en dix ans, et de 4,6% depuis 1984. Le minimum vieillesse a connu une évolution un peu plus favorable puisque son pouvoir d’achat a légèrement augmenté (0,2% en dix ans, 3% en vingt quatre ans), de même que le revenu minimum d’insertion (RMI), qui a progressé un peu plus vite que l’inflation jusqu’en 2001, un peu moins vite depuis.   

Derrière cette quasi stagnation du pouvoir d’achat se cache une « diminution constante par rapport au revenu médian et au seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian », souligne Henri Sterdyniak. Ces dix dernières années, en effet, le pouvoir d’achat du salaire moyen a, lui, augmenté de 14%. Et sur vingt-cinq ans, l’effet devient consistant : les allocations familiales ont perdu 24,5% de leur valeur relative par rapport au revenu médian, et « cette baisse continue » souligne l’auteur, qui interroge : « les enfants coûtent-ils de moins en moins cher à élever ? Peut-on justifier que le niveau de vie des familles avec enfant baisse continuellement par rapport au niveau de vie des personnes sans enfants ? ».

Le RMI, de son côté, valait 34,9% du revenu médian au moment de sa création, en 1990, contre 30% aujourd’hui (soit une baisse relative de 14%). Le minimum vieillesse est également passé de 52% du revenu médian en 1984 à 42,5% en 2007. « compte-tenu des allocations logement, un retraité au minimum vieillesse touchait environ 61,6% du revenu médian, soit légèrement au-dessus du seuil de pauvreté. Si le pouvoir d’achat du minimum vieillesse n’est pas augmenté, il passera en-dessous du seuil en 2009 », indique l’étude.
Ce qui ne serait guère compatible avec l’objectif fixé par le gouvernement d’une baisse d’un-tiers du taux de pauvreté. L’engagement de Nicolas Sarkozy de relever le minimum vieillesse de 25% d’ici à 2012 survient donc à un moment opportun. « Cela ne fera que le ramener au niveau de 1984 », tempère Henri Sterdyniak pour qui « l’indexation des prestations familiales, du minimum vieillesse et du RMI sur le revenu médian devrait être une des priorités de la politique sociale ».

Étienne Lefebvre
Les Échos
lundi 21 janvier 2008

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