la France gagnante de la mondialisation
Les délocalisations ont entrainé la surpression de 10 000 postes en 2004.
Mais l'implantation d'entreprises étrangères a permis la création de 30 000 emplois.
Ni optimiste ni pesssimiste". Telle est la conclusion simple de Jean-François Bernardin, le Président de l'Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d'industrie (ACFCI). lors de la présentation du rapport intitulé "délocalisations: la peur n'est pas une solution", publiée hier.
Premier constat, selon cette étude réalisée auprès de 100 entreprises moyennes dans les secteurs manufacturiers et des services à l'industrie, la stratégie de délocalisation choisie par les entreprises françaises est, pour 36% d'entre-elles, motivée par la nécessité d'abaisser leur prix de revient.
Deuxième explication, l'obligation faite aux sous-traitants de suivre leur principal donneur d'ordre exilé à l'étranger. Cette contrainte explique 18% des délocalisations.
Le même pourcentage de chefs d'entreprise justifie leur départ à l'étranger par l'oppportunité de s'implanter sur un marché en forte croissance.
Enfin, l'obligation de s'implanter dans un pays à bas coût afin de répondre aux appels d'offres d'entreprises nationales et les contraintes liées à la règlementation du travail expliquent respectivement 10% et 7% des cas.
Au total, en 2004, 33% des délocalisations ont été réalisées des les PECO (Pays d'Europe Centrale et Orientale,NDLT) 23% en Chine, 20% dans le Maghreb, 20% également dans les pays développés et 4% en Inde.
Sur le plan strictement économique, ces délocalisations sont plutôt jugées positives par les chefs d'entreprise, 57% d'entre-eux faisant état d'une hausse de leur chiffre d'affaires en France aprés la délocalisation, 26% d'un maintient et 17% d'un recul des ventes.
En terme d'emplois, 44,5% des dirigeants interrogés constatent que la délocalisation d'une partie de leur activité leur a permis de maintenir l'emploi en France. Et de le développer dans 18,5% des cas. En revanche, dans 37% des cas, elles s'accompagnent de suppressions d'emplois dans l'Hexagone.
"Au-delà du débat passionné sur ce thème, alimenté par quelques délocalisations particulièrement médiatisées,il ne faut pas perdre de vue que la France est gagnante en terme de créations d'emplois . En effet, si les délocalisations sont à l'origine de10 000 suppressions de postes, l'implantation d'entreprises étrangéres permet la création de 30 000 emplois" rappelle Jean-François Bernardin. "C'est la raison pour laquelle la France doit continuer à se battre pour préserver et renforcer son attractivité en se donnant les moyens de lutter efficacement dans la comlpétition internationale" explique t-il.
Selon l'ACFCI, la compétitivité future de l'économie française dépendra de sa capacité à développer les emplois de demain, en mettant notamment l'accent sur la formation des jeunes.
La Tribune
Fabien Piliu
mercredi 9 novembre 2005