Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Archives Mandragoriennes
29 janvier 2008

quel sera le paysage économique en 2025 ?

Les nouvelles générations vivront dans un monde où les innovations de rupture (internet, hydrogène, nano,…) faciliteront la coexistence des modèles économiques et des modes de vie. Non sans risque.

Dans quel type d’économie vivront nos enfants et nos petits-enfants ? Face au long-terme, les économistes sont, en général, désarmés. Pourtant, devant les risques actuels et les attentes des citoyens, ils sont de plus en plus nombreux à s’essayer à la prospective. Les analyses vont dans le même sens, « la civilisation devra s’adapter à un monde où les personnes âgées constitueront la plus grande partie de la population », explique Jérôme Glenn, directeur du Millenium Project. Nos sociétés, qui subissent déjà les effets de la sécheresse, des inondations, des cyclones, vont davantage souffrir de la crise du climat. Comme le soutient Jacques Attali, « les gens les plus riches du monde considèrent les États-Unis et le dollar comme les meilleurs refuges économiques ».

C’est l’Asie du Sud qui gagnera d’ici à 2030 tout le terrain perdu par les pays industrialisés. Les deux-tiers des échanges commerciaux se produiront à travers le Pacifique. La Chine confirmera son statut d’ « usine du monde » et l’Inde sa fonction de « bureau de la planète ». Il y aura plus de hauts diplômés en Inde qu’aux USA. Le Brésil misant sur les biénergies formera, lui, le « champ du monde ». Les pays riches s’enrichiront, tandis que les pays pauvres s’appauvriront accentuant les inégalités de revenus et aggravant la situation sociale.

Certaines nations seront tentées par des formes d’autarcie. « Nos enfants seront de plus en plus mondiaux » et « nomades », souligne Jérôme Glenn. Pour l’économiste Daniel Cohen, la grande entreprise industrielle, intégrant toutes les grandes fonctions, de la recherche à la production, voire la distribution de ces produits, et assurant une carrière, une progression salariale à des salariés aux profils très variés, c’est fini : « le capitalisme du XXIème siècle organise scientifiquement la destruction de cette société industrielle ».

Certains économises évoquent un renforcement de la tentation protectionniste des pays, avec le retour des États sur le devant de la scène, à cause du terrorisme, des déréglementations massives et des scandales financiers à répétition. L’État est la « marque » dont la côte a le plus progressé ces dernières années. 60% des Américains le plébiscitent en 2006 après avoir été seulement 20% en 1994. Les modèles émergents plus dirigistes risquent de supplanter les modèles occidentaux.

Plus vraisemblablement, « on verra en 2025 des modèles de développement coexister à côté du modèle libéral », explique Hervé Juvin, président d’Eurogroup Institut. Par exemple, la relocalisation de l’économie, grâce, entre autres, à l’envol du microcrédit qui se généralisera en 2025. Pour Paul Soriana, de l’Institut de recherches et de prospectives postales, « dans un monde ainsi relocalisé, les territoires retrouveraient toutes les marges d’initiative qu’ils ont perdues du fait de la globalisation. Le modèle industriel fondé sur la stricte séparation entre conception et ingénierie d’une part, fabrication d’autre part, commence à être remis en cause par des applications qu’inspire l’analogie entre le traitement informatique des bits et celui des atomes ».

Cette analogie est nourrie par les nanotechnologies pouvant se concrétiser dans l’évolution du PC (personal computer) en PF (personal fabricator). Certains de ces « FabLabs » sortes de mini-usines personnelles, sont déjà en activité. Ils profitent des avancées de la miniaturisation et des nanotechnologies. Pour l’économiste Rémy Rifkin, après la deuxième mondialisation née avec internet, la chute du mur de Berlin et la libéralisation des marchés financiers, vient la troisième mondialisation : « les piles à combustible à hydrogène permettront à chaque être humain de produire sa propre électricité, laissant place à une société conviviale où régnerait l’égalité des chances énergétiques ».

L’ensemble des institutions économiques, politiques et sociales ainsi que nos modes de vie s’en trouveraient transformés.  Combinée aux effets structurants de l’internet, cette société connaitra de nouvelles formes de pouvoir diffus, basés sur le visuel et le participatif. Mais tout ne sera pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. La gouvernance des risques sera, d’ici à 2025, un thème central de l’économie. Terrorisme, désastres naturels, management de la logistique mondiale, émigration et mobilité, crime organisé, sont des priorités à résoudre, affirment les prospectivistes du Millenium Project. Selon eux, nous vivrons dans une société de l’assurance et de l’autosurveillance.

Yan De Kerorguen
Mercredi 14 mars 2007
La tribune

Publicité
Publicité
Commentaires
Archives Mandragoriennes
Publicité
Publicité