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Archives Mandragoriennes
19 février 2008

la crise des crédits hypotécaires aux Etats-Unis

Aux États-Unis, l’argent facile a permis à de plus en plus de ménages d’acheter leur logement. Mais les banques ont été imprudentes. Depuis quelques années, pas moins de 20% des crédits hypothécaires américains sont de type supprime, c’est-à-dire accordés à des clients fragiles, généralement avec des taux 0% pendant deux ans et variables ensuite. En cas de hausse des taux et de morosité du marché immobilier, comme actuellement, les emprunteurs sont vite incapables de payer leurs échéances. Plus d’une trentaine de sociétés de crédit spécialisées ont dû cesser leurs activités depuis quelques mois, dont la semaine dernière New Century, le deuxième préteur hypothécaire supprime, qui prêtait 50 milliards de dollars par an. Les autres durcissent à la hâte les conditions d’octroi des crédits. On imagine l’effet de cette crise sur le marché immobilier, sur la confiance des ménages, sur la consommation américaine et sur de nombreuses industries un peu partout dans le monde. En effet, le consommateur américain se trouve à la source de l’activité mondiale : c’est la forte demande aux États-Unis qui tire l’activité industrielle en Chine et dans les autres pays émergents, qui a son tour gonfle la demande de biens d’équipements au Japon et en Allemagne, la demande de pétrole et de matières premières, etc. Cette  consommation américaine est soutenue par l’enrichissement des ménages et par les plus-values immobilières. Le marché immobilier américain est lui-même animé par l’afflux de nouveaux acquéreurs, souvent supprime. C’est dire si la crise actuelle des crises hypothécaires peut avoir des conséquences très lourdes. Mais ce n’est pas le plus grave. Ces crédits alimentent aussi la chaîne financière. Ils sont mis en paquet et titrisés (dans le jargon financier, on appelle ça des RMBS, Residential Mortgage Backed Securities). Les parties les plus risquées de ces RMBS sont à leur tour mises en paquet et titrisées (on appelle ça des CDO, Collateralized Debt Obligations), et les parties les plus risquées de ces CDO sont vendues à des investisseurs institutionnels, assureurs et fonds de pension, qui en raffolent. Tout cela fait la fortune des banques d’investissement new-yorkaises. Les conséquences de la crise vont aussi être lourdes dans la sphère financière.

Maurice de Boisséson,
Directeur de la Recherche chez Octo Fonances

Les échos

Mardi 13 mars 2007

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