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Archives Mandragoriennes
14 mars 2008

la chute du dollar met les pays du golfe sous pression

Le dollar reste sous pression. Tombé à des plus bas niveaux historiques, le billet vert a repris hier le chemin de la baisse, notamment face à l’euro. La monnaie européenne est ainsi remontée pour s’établir 1,45956 dollar dans la soirée, après avoir reculé la veille. Les craintes relatives à la croissance américaine, sur fond de crise financière, continuent de peser sur la première puissance mondiale. D’autant que les marchés parient sur de nouvelles baisses des taux d’intérêt directeurs de la Réserve fédérale américaine, après leur réduction de 75 points de base depuis le 18 septembre.

Dans ce contexte de glissade du dollar, la pression monte sur les pays, qui disposent encore d’une parité fixe avec le billet vert. C’est notamment le cas des États du Golfe, notamment des Émirats arabes unies. « Nous sommes désormais à la croisée des chemins face à la nouvelle détérioration du dollar et à l’affaiblissement attendue de l’économie américaine », a indiqué hier le gouverneur de la banque centrale des Émirats arabes unis, Sultan Bin Nasser al-Suwaidi. Son pays n’a, certes, pas l’intention d’abandonner, seul, sans accord des autres États de la région, le lien fixe, ou « peg », avec le dollar, a-t-il ajouté. Mais c’est la première fois qu’il reconnaît aussi ouvertement qu’une réflexion sur le sujet est en cours, d’après les analystes. Lesquels s’interrogent depuis des mois sur l’évolution de la politique monétaire des pays du Golfe, sur fond de chute du dollar et l’envolée du pétrole.  

Panier de devises

La monnaie des Émirats arabes unis est arrimée depuis 1978 au dollar, et celle de l’Arabie saoudite depuis 1986. Cette parité, qui a relativement bien fonctionné pendant toutes ces années pose désormais problème. « Les pays du Golfe sont maintenant confrontés à de fortes pressions inflationnistes liées à l’envolé des cours du pétrole, qui provoque un afflux de capitaux, et à la baisse du dollar, qui renchérit leurs importations en provenance de l’Union européenne » explique Chris Turner, responsable de la stratégie changes chez ING. Mais leurs dirigeants ont les plus grandes difficultés à contenir à la fois l’inflation et à empêcher leurs monnaies de s’apprécier face au billet vert. Une mission qui s’avère quasi impossible alors que la Réserve fédérale américaine baisse ses taux, les obligeant à faire de même pour maintenir leur « peg ». « La perspective de nouveaux gestes de la Fed va encore accroître la pression sur ces pays » juge Chris Turner.  « Les autorités monétaires des pays du Golfe vont devoir choisir entre une inflation plus élevée et une révision de leur politique monétaire » estime Stephen Jen, responsable de la recherche changes chez Morgan Stanley.

Face à cette pression, le Koweït a déjà décidé d’abandonner sa parité fixe avec le dollar dès le mois de mai dernier, au profit d’un système de panier de devises. Une solution qui a également adoptée par la Chine lorsqu’elle avait été abandonnée  son « peg » avec le dollar en juillet 2005. Et d’autres pays du Golfe pourraient désormais les suivre dans cette voie, selon les analystes. Petit à petit, la zone d’influence du dollar se réduit dans le monde. Cette situation risque d’affaiblir encore plus le billet vert, l’abandon de la parité fixe poussant généralement les banques centrales de ces pays à accélérer la diversification de leurs réserves de changes hors du dollar.

Nathalie Halpern
Les échos
mercredi 14 novembre 2007  

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